[Français à l’étranger] Qu’est-ce qui vous a amené à vous installer à Montréal ?
Myriam Mahias : J’ai fait mes études à Rennes et à Lille. J’avais pour objectif d’aller à Vancouver pour les Jeux olympiques, car j’ai une formation dans l’événementiel sportif. Lorsque j’ai enfin pu le faire, cela a été une merveilleuse expérience. Après cela, j’ai atterri à Montréal un peu par hasard. Mon projet initial était de rester trois mois, mais cela fait maintenant douze ans que je suis ici. J’ai adoré le ressenti de cette ville. Bien que j’aie déjà voyagé un peu avant, j’ai senti que c’était ici que j’allais poser mes valises, et je ne regrette pas du tout cette décision aujourd’hui. En arrivant ici, je retrouvais un côté français, en tout cas plus européen par rapport à Vancouver. Mais je retrouvais également le côté nord-américain très respectueux, flexible avec beaucoup de diplomatie dans les échanges, ce que je trouve intéressant à la fois personnellement et professionnellement. Au fur et à mesure, cette mentalité a continué à alimenter mon envie de rester. C’est aussi l’aspect culturel de la ville qui m’a attiré : les festivals, la culture québécoise, la musique et le théâtre. Parfois, les Français ont cette vision un peu stéréotypée de ce qu’est le Québec, mais lorsqu’on arrive ici, on trouve beaucoup plus cette image.
Au niveau professionnel, quel a été votre parcours ?
M.M : À mon arrivée, j’ai continué pendant un certain temps à travailler dans le domaine sportif. J’ai commencé à la fédération de la montagne et de l’escalade en tant que chargée de communication. C’était une première porte à pousser. C’était une très belle opportunité, toutefois les démarches d’immigration ont été assez laborieuses, parfois décourageantes. Il fallait prouver que je méritais ma place, et que je ne prenais celle de personne. Il m’a fallu de nombreux efforts avant d’obtenir la résidence permanente. Au bout de deux ans et demi dans le domaine sportif, j’ai voulu changer de milieux, pour ne pas m’y sentir « emprisonnée » et acquérir une nouvelle expérience. Je me suis ensuite orientée vers les campagnes de financement et la communication. Puis j’ai touché au domaine caritatif, au monde de la banque, aux technologies de l ’information et je travaille désormais avec des start-ups. Ce virage a été assez facile à effectuer, et c’est un peu l’avantage du Canada et de Montréal : on peut aisément se diversifier.
Comment êtes-vous arrivée chez Startup Montréal?
M. M: J’étais dans les technologies d’informations, et le poste à Startup Montréal était assez proche de ce que je faisais, cela s’est fait naturellement. Le but de Startup Montréal est de réunir tout un écosystème, de répondre à des besoins non comblés et de collaborer avec tous les acteurs qui existent dans l’écosystème montréalais. Nous cherchons à faire rayonner nos partenaires ainsi que les entrepreneurs. Par ailleurs, nous annonçons ce mercredi 13 avril les vingt révélations de l’écosystème des start-ups.
Quel est votre rôle au sein de l’entreprise ?
M.M : Je suis gestionnaire en communication chez Startup Montréal. Nous sommes une équipe très soudée de sept personnes. Nous faisons rayonner l’écosystème Montréalais et mettons en place des évènements de collaboration et de connexion entre les entrepreneurs et le milieu d’affaires. Nous avons vraiment ce rôle de « connecteur ». L’idée est d’informer, de parler de ce qu’il se fait, de faire rayonner les acteurs. Nous cherchons aussi à opérer des partenariats, notamment à l’international pour les jeunes entrepreneurs.
En tant qu’entrepreneur justement, est-ce un choix « stratégique » de venir s’installer à Montréal ?
M.M : C’est une ville qui non seulement attire le talent, mais où il fait aussi bon vivre. On voit qu’on a tout en place pour que l’écosystème de start-up soit dynamique, que ce soit au niveau académique, de la présence de talents, de l’investissement, des ressources. Certains secteurs s’épanouissent très bien dans cette ville, on pense notamment au le secteur des jeux vidéo, où y a énormément d’investissements, et de studios qui viennent s’installer ici.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce travail ?
M. M : Travailler dans le milieu des start-ups est très intéressant, car il y a un réel impact, ces entrepreneurs apportent des solutions à des problématiques, ils innovent là où un secteur traditionnel pourrait avoir moins d’impact. Et puis, une start-up évolue très rapidement, il y’a un rythme qui est plaisant. Nous sommes toujours prêts à évoluer, à innover, etc., nous sommes en perpétuelle adaptation. Ce que j’apprécie particulièrement est l’équipe bienveillante qui m’entoure depuis plus d’un an. Les gens avec qui je travaille me permettent de m’épanouir, et je me sens bien dans cette société.