Economie
Immigrer au Canada : quelles opportunités à Terre-Neuve-et-Labrador ?
Le Canada cherche à attirer les étudiants et les travailleurs qualifiés francophones pour accélérer sa croissance. Français à l’étranger décrypte les opportunités d’immigration au Canada, province par province.
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4 ans agoon
À l’extrémité est du Canada, la province de Terre-Neuve-et-Labrador est occupée pour plus des trois quarts de sa superficie par le Labrador, sa région continentale. Peu peuplée (521.542 hab. en 2019), son climat est très variable, continental à l’intérieur du Labrador, de type maritime dans les régions du Sud-Est. Saint-Jean, capitale de cette province, située sur l’île de Terre-Neuve, est la ville la plus peuplée (113 948 hab.). L’essentiel de la population provinciale (plus de 90%) vit d’ailleurs sur l’île de Terre-Neuve.
Cette province, la plus jeune du Canada (elle n’a rejoint la Confédération qu’en 1949), s’est construite une économie autrefois axée essentiellement sur la pêche. Aujourd’hui, elle se caractérise surtout par la grande diversité de ses ressources minières. Ainsi, les gisements de fer découverts dans la région du Labrador sont les plus importants au monde. Mais beaucoup d’autres minerais sont également présents dans son sous-sol (or, argent, cuivre, plomb, zinc, nickel, cobalt…).
Par ailleurs, plusieurs gisements pétroliers off-shore sont exploités au large de ses côtes. Terre-Neuve-et-Labrador occupe en effet le troisième rang des provinces canadiennes productrices d’or noir après l’Alberta et la Saskatchewan. Le gisement de Hibernia, découvert en 1979 à environ 300 km au sud-est de la capitale Saint-Jean-de-Terre-Neuve, est le premier à avoir été développé avec une production débutée en 1997. Terre-Neuve-et-Labrador possède d’autres gisements pétroliers, commet White-Rose (dont le projet d’extension a été suspendu cette année dans le contexte de pandémie), ou encore Terra-Nova, jusqu’au dernier en date, Hebron, exploité par le groupe pétrolier américain ExxonMobil.
Pour autant, l’année 2020 a confirmé les importantes difficultés économiques de la province qui accuse un déficit budgétaire de 1,8 milliard de dollars canadiens et une dette qui a dépassé les 16 milliards. En cause principalement, la chute des cours pétroliers qui a affecté cette province dont plus des trois quarts des revenus dépendent de l’industrie du pétrole et du gaz. Plus globalement, c’est aussi le ralentissement de l’activité industrielle et de ses besoins énergétiques qui a produit des effets délétères. De fait, plusieurs restructurations ont eu lieu dans ce secteur, dont la dernière en date, fin octobre 2020, avec le rachat du producteur canadien de pétrole et de gaz Husky Energy par son concurrent Cenovus Energy. Dans le même temps, plusieurs compagnies canadiennes, y compris Cenovus, ont dû réduire leur production et parfois mettre des salariés en chômage partiel.
La province a aussi investi dans l’énergie hydroélectrique avec plusieurs centrales dont la plus importante est la centrale souterraine de Churchill Falls, aménagée sur le cours supérieur du lac Churchill, dans la région du Labrador. Notons aussi la future production des barrages de de Gull Island et Muskrat Falls. Toutefois la construction de ce dernier barrage est problématique, et même parfois dénoncée politiquement en raison des ses coûts prohibitifs.
L’immigration économique à Terre-Neuve-et-Labrador
L’immigration dans la province est encouragée par les autorités locales qui y voient un important levier de développement économique. Terre-Neuve-et-Labrador présente en effet le taux de fécondité le plus bas du Canada. L’âge médian y est aussi le plus élevé. Selon les projections, d’ici 2025, Terre-Neuve-et-Labrador connaîtra une baisse de 10% de sa population en âge de travailler, et les experts prévoient une diminution de 35.000 personnes de la population active dans cette province. Ce regard favorable sur l’immigration repose aussi sur des considérations budgétaires. Mécaniquement, les recettes fiscales relatives à l’emploi, y compris bien sûr celles émanant des travailleurs immigrants, contribuent de façon positive aux ressources de la province, elles permettent d’abonder les programmes sociaux et économiques du gouvernement, avec pour autre conséquence de limiter à terme l’augmentation des coûts des services publics.
Travailler
Le Programme des candidats des provinces de Terre-Neuve-et-Labrador (PNNLP) permet de sélectionner des candidats qui répondent aux critères établis pour obtenir le statut de résident permanent. Il s’agit d’un processus d’immigration efficace pour les travailleurs qualifiés, les diplômés étrangers et leurs familles. Les agents des programmes d’immigration provinciaux soutiennent les candidats à l’immigration, les guident durant le processus de demande, et leur reprécisent le cas échéant les exigences du programme (documentation en anglais).
D’autre part, le tout récent Atlantic Immigration PilotOpens in New Window (AIP), qui date de 2017, est un programme d’immigration triennal axé sur les employeurs qui vise à combler les lacunes en matière de compétences et à répondre aux besoins du marché du travail dans les quatre provinces de l’Atlantique (Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador) en promouvant les candidatures des immigrants qualifiés auprès des employeurs. Pour participer, les employeurs doivent satisfaire à certaines exigences, y compris un engagement à soutenir le nouvel arrivant et sa famille dans leur nouvelle vie au sein de cette partie Atlantique du Canada. Les employeurs peuvent faire venir des travailleurs dans les catégories des diplômés hautement qualifiés, intermédiaires et internationaux de l’AIP. Renseignements sur ce programme (en anglais).
Par ailleurs, le dispositif Entrée Express est un autre levier d’accès pour les travailleurs qui souhaitent immigrer. Les conditions d’éligibilité sont ici (en français).
Enfin, le Bureau de l’immigration et du multiculturalisme propose une foire aux questionsen ce qui concerne tous ces programmes d’immigration dans la province.
> Trouver un emploi
Le site Guichet-Emplois est la ressource première pour dénicher des opportunités d’emploi. Les annonces sont classées par villes, elles-mêmes réparties au sein des régions géographiques de la province. À titre d’exemple, mi-décembre, quelque 300 offres d’emplois étaient à pourvoir pour la seule ville de St-Jean (St-John’s).
Le Portail de la Fédération des francophones de Terre-Neuve-et-Labrador est également un réseau/contact intéressant.
Des sites généralistes diffusent aussi des emplois à pourvoir dans cette province :
> Les secteurs porteurs d’emplois
Si le secteur énergétique, le plus gros pourvoyeur d’emplois dans cette province, a été lourdement affecté par les effets combinés de la pandémie et de la baisse des cours des matières premières, d’autres secteurs d’activité sont régulièrement en recherche de compétences dans la technologie de l’information, la restauration, l’hébergement et l’éducation. Par ailleurs, les professionnels de santé sont aussi très courtisés, conséquence de besoins sanitaires décuplés par une population provinciale vieillissante.
> Créer son entreprise
Le site immigration.ca offre une mine d’informations sur l’expatriation dans ce pays d’une manière générale, mais aussi sur l’entrepreneuriat dans cette province de Terre-Neuve-et-Labrador.
Le gouvernement du Canada propose également de nombreuses informations/ressources sur l’entrepreneuriat dans la province.
Le Réseau de développement économique de Terre-Neuve-et-Labrador, organisme à but non lucratif qui s’inscrit dans une démarche de développement économique de la province, partage des informations et des modalités d’accompagnement dans les projets d’entrepreneuriat :
Étudier
La province ne dispose que d’une université : Memorial University of Newfoundland, sise dans la capitale, Saint-Jean (St-John’s). Il s’agit d’un établissement d’envergure qui accueille plus de 18.000 étudiants à temps-plein en premier cycle ou cycles supérieurs dans l’un de ses campus (avec au total six facultés et six écoles) dont celui d’Essex en Angleterre. Les programmes portent principalement sur les études et la gestion maritimes, l’ingénierie et la gestion des affaires.
La province compte aussi un important collège d’enseignement supérieur public, College of the North Atlantic qui enseigne des disciplines telles que l’administration et la gestion des affaires, l’informatique médicale, les technologies, le tourisme, l’hôtellerie…), ainsi que de nombreux collèges privés orientés axés vers l’acquisition de compétences professionnelles qualifiées.
Pour toutes les questions relatives à l’éducation, le site CanadaVisa apporte des réponses précieuses.
Le Canada face à la crise sanitaire
À l’heure où nous écrivons, plusieurs catégories de personnes sont autorisées à rejoindre le Canada, au delà des résidents permanents : les titulaires d’un permis de travail ou d’un permis d’études en cours de validité (ou les bénéficiaires d’une autorisation de travail ou d’études sans être entrés sur le territoire), les détenteurs d’un visa Programme Vacances-Travail (PVT), les jeunes professionnels et les Stage coop international. Ces derniers doivent cependant attester d’une offre d’emploi active et d’un permis de travail valide ou d’une lettre d’introduction.
Depuis le 21 novembre, les personnes qui se rendent au Canada doivent par ailleurs télécharger l’application ArriveCAN pour entrer dans le pays. Par le biais de cette application, les voyageurs fournissement des informations sur leur vol et leurs coordonnées au Canada, puis doivent remplir chaque jour un questionnaire d’auto-évaluation de santé pendant les 14 jours d’isolement obligatoire.
Et compte tenu du caractère évolutif des mesures adoptées au niveau national, le site du gouvernement canadien est aussi régulièrement mis à jour par rapport à ces restrictions d’accès.
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